[…]
Douleur, toi qui descends dans mon coeur
avec ton masque de pâleur meurtrie,
toi, qui me mets à genoux.
dis pour moi à Wibert de la Sale
- avant que je ne fasse mon bagage –
que je prends congé de lui sans retour.
À jamais, sans faiblir, je veux me souvenir
de sa noble personne,
libre de tumeur & de callosités ;
& qu'une autre volonté que la mienne soit faite,
car je ne peux plus me mettre à table
en saine compagnie : je suis lépreux
[…]
- extrait de : Les congés de Jean Bodel (Au cours
de l'été ou de l'automne 1202, Jean Bodel, trouvère arrageois, doit quitter sa
ville, ses amis, ses mécènes pour la maladerie de Saint Nicolas de Méaulens :
l'état avancé de sa lèpre ne lui permet plus de différer cette douloureuse
retraite.)
Entremis de l'ancien français par Sylvie Nève &
Jean-Pierre Bobillot.
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