vendredi 13 décembre 2019

Prières de Christian-Edziré pour son père ARTHUR.



D'après Allen Ginsberg, des extraits de 'Howl'
pour Arthur Jean Déquesnes - 7.04.1928 - 02.12.2019.

     Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré !
Le monde est sacré ! L'âme est sacrée ! la peau est sacrée ! Le nez      est sacré ! la langue est sacré ! le bois du chêne est sacré !      le menuisier est sacré !
Tout est sacré ! tout le monde est sacré ! partout est sacré ! toute      journée est dans l'éternité ! Tout homme est un ange !
Le clochard est aussi sacré que le séraphin ! le fou est sacré comme      tu es sacrée mon âme...

...Sacré Daniel sacré Nicole sacré Denise sacré Gilbert sacré Léonne...

     Sacrée ma mère à l'hôpital...

...Sacré la Clémence ! Le Pardon ! La Charité ! La Foi ! Sacrés !        nos corps ! souffrant ! magnanimité !
Sacré la surnaturelle intelligente extrêmement brillante bonté de 
l'âme.

*****



À Nelly Duwoye Déquesnes

Je vous dois un poème qui vous servira
À la lumière de vos pas à venir
J'entends sa Musique qui s'élève
De dessous la robe du Beffroi
Pareil à Gayant
Avec son Carillon sonnant qui berce, bienveillant,
L'émoi laissé par l'apparition du Roi
Nous entendons la parole d'Arthur
Des mots ici bas
Qui désire que pour NOUS perdure
La chanson de cette vie misérable,
Invincible.

Christian-Edziré Déquesnes,
Le 02 décembre 2019.

dimanche 8 décembre 2019

Deux illustrations transmisses par Julien Blaine et un poème de Gérard Lemaire.

- Le Chemin d'Arthur,
dessin de Jacques Cauda. -


- Hôpital de la charité (Marseille) -

Pourquoi Rimbaud allait-il vendre des fusils
À un satrape d'Abyssinie
Parce qu'il n'y a rien à faire pour le poète
Il n'attend même pas des jours meilleurs

Ne peut venir
Qu'une colère à rendre fou
À s'exterminer les uns les autres
Parce qu'il n'y a personne

Partout dans la rue
Les gens veulent faire semblant de travailler
De s'exterminer
Jusqu'à la dernière minute

Parce qu'ils n'ont pas trouvé ce qu'il fallait faire
Parce que la peur dans cette ignorance les a tenus paralysés

                                                                                                 

Gérard Lemaire     2015

- Jean Arthur Rimbaud à Haden -



samedi 7 décembre 2019

LE NOUVEAU COMMANDEMENT


LE NOUVEAU COMMANDEMENT

L'idiot de la bourrasque de
Pluie et de grand vent du
Cimetière du Moulin des Loups demande
Aux absentes 'Pourquoi sans vergogne vous 
'vous vautrez aux glorioles  virtuelles si
Ephémères et effroyablement mercantiles ? Apportant le
Nouveau commandement l'homme en noir
A  frappé à la porte de
Mon Amour. Le Roi des roi
N'est pas mort, il me
Livre un nouveau commandement sacré. Ozymandias !

N'offrez plus vos baisers aux
Cœurs de toutes promesses de lettres
que jamais vous n'avez posté.
Ne jetez plus en pâture les
Images des sourires de vos enfants
Malades aux spectateurs des nouveaux jeux
Du cirque de ces 'amis' de
Paille ! ces 'amis' de rien qui
S'enflamment bientôt, se consume complètement
Aussitôt qu'une étincelle de vérité
Se révèle à leurs yeux alors
Des innocents sont blessés ; Puis bien
Plus tard ne respirant plus que
La bêtise, votre visage devient haineux
Car une colère sans nom vous
Assaille et vous arme pour tuer 
Au nom d'un amour qui
N'en est pas, Plus une
Once d'élévation en cet instant,
Là ! pour votre pauvre humanité - NOUS
Sommes tous des pauvres ! - Ce moment,
Là ! peut se montrer terriblement fatal ;
Tôt ou tard quand ce je 
Est fait la partie n'est
Rarement que remise, il y a
Toujours dans les parages un type
Du calibre de Stagger Lee afin
De redistribuer les cartes qui sont
Pareilles à des balles de colt.
Alors sans dire un mot, même
Si en vous tournant le dos,
Vous l'avez vu repartir sans
Qu'il vous abatte sur place,
Il a récupéré, restauré la dignité
De son chapeau. Puis vous toute
Ou tout de noir vêtu derrière
Vos fourneaux, à astiquer vos casseroles,
Vos marmites à cuisiner pour l'
Argent, le profit et la gloriole
Vous ne voyez pas qu'il
Repasse par la porte du fond...


Ozymandias ! Livre un nouveau commandement sacré.
N'est pas mort, il me
Mon Amour. Le Roi des roi
A  frappé à la porte de
Nouveau commandement l'homme en noir
'Ephémères et effroyablement mercantiles ?' Apportant le
'vous vautrez aux glorioles virtuelles si...'
Aux absentes 'Pourquoi sans vergogne vous...'
Cimetière du Moulin des Loups demande 
Pluie et de grand vent du...
L'idiot de la bourrasque de...


En vers arithmonymes de six.

Christian-Edziré Déquesnes,

Les 7 et 9 décembre 2019, en Dwai.


BACK DOOR MAN
par HOWLIN' WOLF

BACK DOOR MAN
par The DOORS

BACK DOOR MAN
Version originale
par son créateur,
WILLIE DIXON.

BONUS













samedi 26 octobre 2019

LE VOL DES PRIÈRES - partie 1 & 2.


Peinture d'Adelin Donnay

LE VOL DES PRIÈRES. partie 1.

La Morte lente, la chance lente, la chancelante... dors en Paix.
Quelle vie de débauches ?
Quelles débauches ?
Quelle Vie ?


Quelle mort ?
Quels silences ?
Quelle mort aux silences ?
L'arbre nu, les prières effacées, la tête tranchée, ...d'or l'épée.

Et toute Musique mutique est au lyrisme statique.


Produit par John Cale (piano).



LE VOL DES PRIÈRE. partie 2.

En toute Musique mutique, le lyrisme est statique. 

L'autre "poète" écrivaillon de l'informatique
Aux lèvres de ses verbes virtuels qui s'auto-applaudit
Dans la reptilienne cooptation des voyeurs
Derrière le sociétal écran collectif à spectacles,
Qui s'offre l'extase de par son commentaire
Sur l'éperdue souffrance dépoitraillée
De Celle à en perde sa pudique intimité
Qui encor maladroite au corps s'exhibe
Pour de l'horreur espérer s'enfuir  plus loin...

Plus loin... au sans nom
De ma Dignité d'animal sacré
Sans plus d'adorée chemise
Mais d'or l'épée de ma prière
C'est là où de ma pauvreté, je vous survis
Sans vous poursuivre
Au bleu des bleus
BleuNUIT.

Un enfant, un fils, pleure joyeusement
Aux étoiles, au nom du père à réinventer.

['je me répète parce que l'on ne m'entend pas.' - Louis Scutenaire.]


mercredi 23 octobre 2019

...ANGE DANS LA PEACE DU LOUP...

Ô Muze !
Dans le fort des mots sans entre deux dans l'en corps de l'histoire de l'autre espoir qui comme moi se vautre Ange dans la peace du Loup... Bien vers toi,
Ô Muze.

Photos : (1)Mary d'Osteend et (2)Ophélie Aumitar.

         (1)

         (2)

vendredi 18 octobre 2019

DANS LE GORILLE À LA PENSEE BLEUE.



À Anne Marie Carreira

Je déclare...
Comme Maurice Wullers,
en d'autres temps,
À l'encontre des hommages
Et jérémiades en célébrations
Pour ceux tombés pour la nation,
Proférés par des Politiciens
Jadis bien à l'abris,
...- CRAPULES, ALLEZ !
Aux précieuses ridicules
Au commentaire 'Brises nous encore'
Tandis que de la poésie des Rastignac
De  Bretagnes d'ailleurs,
qui ne montent même plus à Paris,
Se contentant de nous distiller leurs rimes
Et leurs proses fadasses
Via la modernité virtuelle
Dans la dématérialisation de la vie,
Dans la déshumanisation de l'amour
Via les vecteurs des réseaux sociaux aseptisés 

Je suis dans le Gorille à la pensée bleue

En ne cessant pas de percer ma vie
De mon cri à être dans le Travail du poème.

Christian-Edziré Déquesnes.

*****

De Julie Ladret.

Quelque chose s'est brisé en moi.
Je ne sais pas quoi mais je sais précisément l'instant.
Je sens le goût du métal s'exhaler à mesure que sèchent mes larmes.
Celui du sang écoulé dans un temps bien trop long pour souffrir vraiment.
Un goutte à goutte, une mer hémorragie.

Si j'écris ce n'est pas pour survivre, on ne peut vivre d'encre aussi palpitante soit-elle.
Si j'aime ce n'est pas pour survivre, on ne peut vivre d'amour aussi puissant soit-il.
La vie ne tient à rien, ni à un fil, ni à personne.
Je me remplis d'encre et d'amour et je m'en retourne comme un sablier.
Je vis chaque seconde la perte du restant.

Je n'écris pas parce que j'en éprouve l'envie ou le besoin.
J'écris parce que je vais mourir.
Si ce n'est moi,
C'est quelque chose en moi qui m'est essentiel.
J'écris seulement pour laisser une trace de cette chose suffocante dont je ne connais ni la teneur ni l'espèce.
Je reconnaîtrai sa fin lorsque ma poésie me deviendra inconnue, propre à être distillée dans l'alambic des mots.

Mais je ne ressens aucune peine, aucune peur pour cette perte car je connais plus grande peine, plus grande peur encore.
Quelques chose s'est brisé en moi comme ça, d'un coup sec, promptement, m'offrant au vide de mes restes.
Il me suffira d'en vivre
Il me suffira

mercredi 16 octobre 2019

De JULIEN BLAINE en mémoire à JOHN GiORNO


Avec John :

Un nombre incalculable de souvenirs, que des bons !

Quand je passais à New York, je dormais dans son temple bouddhiste; Là se trouvait la banquette réservée à ses amis de passage. Je m’assoupissais dans un léger parfum d’herbes et d’encens


Nous nous retrouvions ici ou là à travers le monde. Ainsi pensant quelques jours nous fûmes (!) invités ensemble dans l’île de La Réunion. Un jour au petit matin le volcan Piton fournaise éjacula. La lave se répandait jusqu’à la mer. Elle s’écoulait doucement... Nous attendîmes quelques jours pour contempler la lave éteinte et désormais tiède au bord de la mer. À ce moment, la coulée avait pris la forme d’un large canapé relax. Nous nous y allongeâmes. Nous nous fîmes une promesse par respect pour nos vieux os et à nos articulations déconjuguées : ne plus en bouger jusqu’à ce que la lave soit glacée.

JOHN GiORNO             JOHN NOTTE



12X2019

lundi 14 octobre 2019

OUVREZ ! LE ROBINET...


Ouvrez ! le robinet du coeur du feu de l'eau du noeud de l'oeil du bleu du ciel de la Vie
Voyez !
GAYANT DANS L'OEIL BLEU DU CIEL AU FEU DE
LA ROBE DE RIMBAUD...
...CELA...
Nous chante
'Nul n'y est ! où gît là...
Vous n'êtes pas Cassandre
mais juste une femme et un homme
qui pleurent des larmes de vers.'

Ouvrez le robinet !...
...Là,voyez l'horizon remarquable.

*****


samedi 28 septembre 2019

QU'EST-CE POUR NOUS , MON COEUR...


9 ou 10… ECTOPLASMES DE PAR LA G.P.M*.
textes en prévisions de lecture-performée de Christian-Edziré Déquesnes en Amiens, avec Arthur Rimbaud, Pierre Garnier, Ivar Ch’ Vavar, Sylvia Plath, Francis Bacon , Konrad Schmitt, Lou Reed, Jean Detrémont, Yvan Martin…

1.    ARTHUR RIMBAUD (extrait de Vers nouveaux)


Qu’est-ce pour NOUS, mon Cœur, que les nappes de sang               Et de braise, et 1000 meurtres, et les longs cris cris               De rages, sanglots de tout enfer renversant                          Tout ordre ; et l’Aquilon encor sur les débris

Et toute vengeance ? Rien !...  – Mais si, toute encor,           NOUS la voulons ! Industriels, princes, sénats,              Périssez ! puissance, justice, histoire, à bas !                    Ca NOUS est dû, Le sang ! le sang ! la flamme d’or !

Tout à la guerre, à la vengeance, à la terreur,                      Mon Esprit ! Tournons dans la Morsure : Ah ! passez,                Républiques de ce monde ! Des Empereurs,                             Des régiments, des colons, des peuples, assez !

Qui remuerait les tourbillons de feu furieux,                     Que NOUS et ceux que NOUS NOUS imaginons frères ?                    À NOUS, Romanesques amis : ça va nous plaire.                       Jamais nous ne travaillerons, ô flots de feux 

Europe, Asie, Amérique, disparaissez. disparaissez.                  Notre marche vengeresse a tout occupé, occupé,                       Cités et campagnes ! – NOUS serons écrasés !                         Les volcans sauteront ! et l’océan frappé...

Oh ! mes amis ! – mon cœur, c’est sûr, ils sont frères :             Noirs inconnus, si NOUS allions ! allons ! allons !                  Ô malheur ! Je me sens frémir, la vieille terre,                     Sur moi de plus en plus à vous ! la terre fond,

Ce n’est rien ! j’y suis ! j’y suis toujours
*****
Vers nouveaux d'Arthur Rimbaud dans la proposition de (re)lecture d'Ivar Ch'Vavar est disponible au édition Lurlure

*Grande Picardie Mentale

jeudi 19 septembre 2019

JULIE LADRET - À CELUI QUI FLEURIT...

                'L’enfance est le je de la poésie'                               – Christian-Edziré Déquesnes, 19.09.2019.

À celui qui Fleurit / Mais, rugissent les barreaux de son taudis / Écrit sans sa tête / Procrastine comme un enfant  / Dénué du bon sens Commun en suspension / Point ordinaire / Élève plus haut  /Du rien / À bras perdus / À corps tendu Celui qui / Enlumine /  Immacule ses pensées Extrapole la colle des vocables /  D'amour pauvre Surplie / Décroise les serpes des dix vignes / Celui qui / Académise les yakas gantés  / Dans les cages à faucon / Caresse les courbes claires de l'obscure conjugaison Héroïse la rouille de l'eau / Glaise la ferraille / Dont l'herse postée trace le chemin sorti du voyageur  / Celui qui Scié au correcteur s'obstine / S'escrime / À la pointe de son île lettrée de rouge / Calligraphie le son de son ciel / Muselle les agnotologues de son temps / Muse les ça / Dément le délustre / Freud / Celui qui  / Saouler d'allitérations / Sachant semer ses sensations sublimes en rimes / Sait faconder le verbe haut des silences / Enfanter les brumes / Délier les gestes délicats Lui, l'affable affabulateur de la phonétique / Or ne ment la gageure des langues babelées sur son papier. / Celui qui agonise de ciment / Extatique croix / Arrache l'anse des êtres / Un fils de l'ère / Se laisse survoler par l'âge / Par lui, avec lui et en lui / J'anagoge mon âme par lévitation des mots inconstants

Julie Ladret -2017.

J’ai écrit la petite histoire de ce poème Un jour, j'ai rencontré un poète dans mon premier et mon dernier cercle disparu depuis. Ce monsieur publié, m'assurait que la vraie poésie est pieds, rimes et grammaire impeccablement habillée. Il se moquait de la liberté des vers fainéants. J'étais d'accord à condition que cela serve la poésie et non l'inverse. Parfois s'affranchir des règles lui sied bien mieux. Mais je bourgeonnais, je balbutiais en ce temps là, alors j'ai fui puisque, malgré ma bonne volonté, je n'arrivais pas à me plier. Comme en danse, je n'entends rien aux lignes et aux enchainements, je n'apprends que les pas qui serviront ma danse. J'ai pleuré souvent de cette incapacité Mais, depuis, je me dis que si je conjugue bien les noms et joue de l'intonation des mots, je peux moi aussi voyager en poésie. La conjugaison poétique sauve souvent celui qui n'arrive pas a imprimer les règles en papier glacé. Et cela donne à peu près ceci :

lundi 19 août 2019

MAKE YOU FEEL MY LOVE - BOB DYLAN.






Te faire sentir mon amour

Quand la pluie te souffle au visage
Et que le monde entier t'en veut
Je pourrais t'offrir une chaude étreinte
Pour te faire sentir mon Amour

Quand les ombres du soir et les étoiles se montrent
Et qu'il n'y a personne pour sécher tes larmes
Je pourrais te retenir un million d'années
Pour te faire sentir mon Amour

Je sais que tu ne t'es pas encore décidée
Mais je le sais depuis qu'on s'est rencontrés
Je le sais depuis qu'on c'est rencontrés
Aucun doute, pour moi, sur la place qui est la tienne

J'irais affamé, j'irais couvert de bleus
J'irais ramper sur le boulevard
Je serais capable de tout
Pour te faire sentir mon Amour

Les tempêtes se déchaînent sur la mer houleuse
Et sur la grand-route du regret
Le vent du changement soufflent librement
Tu n'as encore rien vu qui me ressemble

Je pourrais te rendre heureuse, réaliser tes rêves
Je serais capable de tout
J'irais aux extrémités de la terre pour toi
Pour te faire sentir mon Amour
Bob Dylan,
chanteur populaire et Poète.
Prix Nobel de Littérature 2016.








samedi 17 août 2019

DIGNITY - BOB DYLAN



Le gros qui regarde une lame d'acier
Le maigre, qui regarde son dernier repas
L'homme creux, qui scrute un champ de coton
Cherchent la Dignité

Le sage, qui scrute un brin d'herbe
Le jeune, qui scrute les ombres qui passent
Le pauvre, qui des yeux parcourt le vitrail
Cherchent la Dignité

Quelqu'un s'est fait tuer la veille du nouvel an
Quelqu'un a dit que la Dignité fut la première à foutre le camp
Je suis allé dans la cité, allé dans la ville
Allé dans le pays du soleil de minuit

Je cherche en haut, cherche en bas
Je cherche partout où je connais
Je demande aux flics partout où je vais
La Dignité, vous l'avez vue ?

L'aveugle se sort de sa transe
À deux mains, il fait les poches de la chance
Espère y trouver une circonstance
De Dignité

Je suis allé où les vautours se repaissent
Je serai allé plus profond mais c'était pas utile
J'entendais les langues des anges et les langues des hommes
Pour moi pas de différence

Vent glacé comme lame de rasoir
Maison en flammes, dettes de souffrance
Je vais me planter devant la fenêtre, demander à la jeune femme
As-tu vu la Dignité

Rencontré le prince Phillip dans la maison du blues
M'a dit qu'il me rancarderait si son nom n'apparaissait pas
Il voulait une avance, se disait maltraité
Par la Dignité

Des empreintes qui courent sur le sable argenté
Des pas qui mènent à Tatouageland
J'ai rencontré les fils des ténèbres et les fils de la lumière
Dans les villes frontières du désespoir

Pas d'endroit où disparaître, pas de manteau
Je suis sur l'eau qui coule dans un bateau qui tangue 
J'essaie de lire une note qui a été rédigée
Sur la Dignité

Le malade qui cherche le remède du docteur
Qui cherche dans ses mains les lignes qu'il y avait
Et dans tous les chefs-d'oeuvre littéraires
La Dignité

L'Anglais échoué dans le vent mauvais
Qui rejette en arrière ses cheveux, son avenir paraît compromis
Il serre les dents et cherche en lui
La Dignité

Quelqu'un m'a montré une photo et j'en ai ri
La Dignité on ne l'a jamais prise en photo
J'ai été dans le rouge, j'ai été dans le noir
Dans la vallée des rêves d'os séché

Tant de route et un tel enjeu
Tant d'impasses, je suis au bord du lac
Parfois je me demande combien de temps ça va prendre 
De trouver la Dignité.

- 1991. BOB DYLAN, prix Nobel 2016 de Littérature.