lundi 15 avril 2019

[2] BLEUZES BOUDHENNES XPLOUSION ! chez Daly, Porte de Douai, à Lille le 14.04.2019


Presque comme à une veillée des temps jadis...
https://youtu.be/mtL8GVYnjRs
ou en cherchant en tapant
'Le Blues est au fond du couloir'

mercredi 10 avril 2019

Des nouvelles de Lucien SUEL, Jacques CAUDA, et Julien BLAINE


QUITTER LA TERRE 
épopée

Un texte superbe de Lucien SUEL a découvrir
dans la revue METEOR


Un entretien important de Jacques CAUDA
dans Les Cahiers de Tinbad n°7
Un ouvrage de la plus haute importance de Julien BLAINE
au Dernier Télégramme

PETIT PRECIS... JULIEN BLAINE



Petit précis à l'aide d'un exemple sur l'écriture originelle
de Julien Blaine
 
C’est un livre sur le premier signe de l’écriture originelle(1)
Qui va être révélé davantage ce qui va avantager mon travail !
Prochainement chez Al Dante1
C’est ce qu’on « lit » déjà au fond des cavernes profondes
il y a près de 50000 ans
et hui encore
ici & là.
C’est un tout petit truc(2) en grand format.
 
(2)Le gros truc au format « normal » devrait sortir avant la fin de l’année :
le résumé de ce corpus sur la 5Feuille
L’écriture originelle de l’aurignacien à l’azilien : 
Plus de 20 ans de travail, 2 catalogues, 8 numéros des cahiers, 3 livres d’artiste, 1 CD, une vingtaine d’expos, quelques belles performances ou  déclara©tions…
Près de 1500 pages de publiés…
 
Ce sont mes bijoux(1) (spirituels*)
-------------------- 
*spirituel : relatif à l'esprit, jadis à l'âme.
*spirituel : trait d'humour bien ou mal placé.
 


Petit précis à l'aide d'un exemple sur l'écriture originelle de Julien Blaine par François Huglo (Sitaudis)

            Petit précis grand format, petite synthèse de grands travaux, digest d’une geste, écrit, composé, illustré et mis en page par l’auteur au début de l’été 2018, voici le résumé du corpus  de l’Écriture originelle, entre l’aurignacien, 40 à 50 000 ans, et l’azilien, moins de 15 000 ans, intitulé Les Cahiers de la cinquième feuille : 2 catalogues, 8 numéros des cahiers, 3 livres d’artiste, 1 CD, 3 DVD, près de 1500 pages publiées. Des « découvertes récentes de Cosquer à Chauvet en passant par la secrète et discrète grotte de Cazelles nous savons d’où nous venons », nous savons d’où vient « notre rapport au noir profond, aux animaux alliés, à la nature, à ses éléments ». Envers et contre les patriarcats monothéistes, s’impose l’insistance de cinq représentations unies comme les doigts de la main et superposables comme les pages de ce précis : l’image, sa gravure, le pictogramme, l’idéogramme devenant signe et lettre, les digressions et dérives de l’art moderne depuis Courbet. Feuille, plume, poisson, œil, vulve, « toujours le même signe : l’ovale vertical & fendu ou percé ». Ces cinq feuilles sont « sous le sabot de l’âne » et dans la main qui serre l’osselet de Hasanlu.
            Au cours d’une conférence au musée de la préhistoire de Tarascon/Ariège, le poète retrace les étapes de son travail : de 1992 à 1997 avec la publication d’un premier corpus en 1998, Du sorcier de V. au magicien de M. Les pictogrammes du Codice Boturini, le lapin Toltèque, la parenté entre le Golem de Prague et le Koyem des indiens Hopi, les rites autour de Tanit et des mythes apolliniens et solaires, l’identité entre l’Ayïn de l’hébreu et l’alpha du grec, l’observation des feuilles des arbres du lac Stanberger en Bavière, « l’écriture moderne de la vulve : æ x œ & (l’esperluette) 8 (la ciboulette) », mènent au second catalogue, La cinquième feuille, en décembre 2000. La position du poète est celle d’un lecteur : de ce qu’il voit inscrit dans la nature et dans les signes, d’auteurs qu’il cite : Henri Laporte, André Leroi-Gourhan, Alain Roussot, Brigitte et Gilles Deluc, Jean-Pierre Duhart, Denis Vialou, Jean-Guillaume Lalanne, Joëlle Robert-Lamblin, Yanik Le Guillou et surtout Jean Clottes et Jean-Jacques Cleyet-Merle.
            Éclairée, la recherche n’en est pas moins intuitive : « Je réinvente des rites certainement inexacts, mais aujourd’hui, en art contemporain cette appropriation, cette inexactitude, cette erreur s’intitule performance. (…) Je vis dans l’erreur, cette erreur me comble. (…) Comme les enfants, je fais semblant de connaître, je fais semblant d’y être, je fais semblant d’en être (…) …mais sait-on jamais ? Peut-être de temps à autre je tombe juste, vrai ».
            Cette enfance, à la fois ludique et lucide, de la lecture exploratrice, peut nous rappeler le texte de Mélanie Klein, recueilli dans les Essais de psychanalyse et cité par Jacques Derrida (De la Grammatologie) où, pour le petit Fritz, et roulent ensemble sur le porte-plume, presque pareils, mais a un petit trait et un petit trou. Les possèdent des armes pointues et vivent dans des grottes. Pour Mélanie Klein, « l’écriture pictographique ancienne, fondement de notre écriture, est encore vivante dans les fantasmes de chaque enfant en particulier, de telle sorte que les divers traits, points, etc. de notre écriture actuelle ne seraient que des simplifications résultant de condensations, de déplacements et de mécanismes avec lesquels les rêves et les névroses nous ont familiarisés, —des simplifications de pictogrammes anciens dont il resterait cependant des traces chez l’individu ». Derrida précise : « la trace n’est pas seulement la disparition de l’origine, elle veut dire ici —dans le discours que nous tenons et selon le parcours que nous suivons— que l’origine n’a même pas disparu, qu’elle n’a jamais été constituée qu’en retour par une non-origine, la trace, qui devient ainsi l’origine de l’origine. (…) La trace est en effet l’origine absolue du sens en général. Ce qui revient à dire, encore une fois, qu’il n’y a pas d’origine absolue du sens en général ».
            Les hypothèses intuitives, les lectures actives de Julien Blaine trouvent d’autres confirmations dans les Mystères de l’alphabet de Marc-Alain Ouaknin : le signe de la lettre Ayin/O en proto sinaïque représente l’image d’un œil, et fait partie des lettres rencontrées sur le petit sphinx de Sérabt-el-Khadim. Sa forme vient directement des hiéroglyphes égyptiens. Ayin signifie l’œil en cananéen/phénicien. Il est devenu l’omicron grec, le o latin, celui de notre alphabet moderne, où le o en amande de l’œil a évolué vers une forme plus arrondie, avec ou sans point au milieu pour marquer la prunelle. Le mot Ayin signifie le néant, le rien, dont l’expérience fonde la liberté.
            La caverne maternelle, vulve aux parois couvertes de vulves cicatrices, fait retour dans le mythe platonicien où l’intelligible est d’abord lisible, dans le Cabinet de lecture de saint Jérôme, le studiolo, la librairie de Montaigne, le poêle de Descartes, l’espace de lecture que Lucrèce Luciani, dans le prolongement de Cicéron, considérait comme « une grotte où votre pensée vient s’écarquiller ».
            Dans la grotte de Blombo en Afrique du Sud, le plus ancien dessin au crayon jamais découvert (73000 ans), des croisillons tracés sur un caillou, porte l’image de « l’une des cinq feuilles, plutôt le poisson ». Avec lui et avec Julien Blaine, à la barbe du « dieu unique et assassin » et  du patriarcat clérical, nous remontons le courant.
 
Petit précis à l'aide d'un exemple sur l'écriture originelle, par Gérard-Georges Lemaire (Visuel/Image)

Julien Blaine, depuis toujours, s'est diverti à nous surprendre et à nous faire des niches, en cachant sous une franche dérision rabelaisienne l'âme d'un poète, ans aucune pose, au contraire. Cette fois, il nous surprend encore, mais d'une autre façon. En effet, il commence son ouvrage par une méditation assez mélancolique sur le temps qui passe, digne des poètes de la Pléiade. Il s'est lancé dans une litanie à propos du temps qui passe, de l'âge et de ses désagréments - toutes choses qui n'apparaissaient pas dans ses écrits, sinon sous la forme d'une parodie ou d'une bouffonnerie savamment calculée. 
Cette méditation mélancolique le fait nous renvoyer aux origines, c'est-à-dire aux cavernes de la préhistoire, en particulier à la Vénérable de Laussel. Ensuite il nous convie à un cours de sémantique appliquée (à la mode de chez lui) en passant de l'objet à son image, puis à son pictogramme et à son idéogramme pour finir par quelques déclinaisons modernes (il, poisson, etc.). Quelques pages plus loin, il revient sur un sujet qui lui tient très à coeur : l'ovale fendu. Nul besoin de faire un dessin pour comprendre de quoi il s'agit et nous revoilà devant L'Origine du monde de Gustave courbet, qui a détrôné les Moules maliques de Marcel Duchamp. 
Plusieurs versions sont présentées pour la compréhension du thème ; Tout ce termine par un poème où le narrateur (adulte) songe à cette fente dont il provient. C'est à la fois émouvant et cocasse. D'Aurignac à nos jours, l'humanité ne cesse de méditer sur son commencement. Julien Blaine le fait dans son langage, avec beaucoup d'esprit, d'auto ironie, de l'humour et pourtant avec un pincement au coeur. Cet album complète l'immense et jubilante bibliographie de notre auteur, inépuisable et toujours créatif.

Dernier Télégramme, février 2019
 - 64 pages en 24x32
cm - 25 €

samedi 6 avril 2019

Ffwl-Lleuw n°16 - Francis CARPENTIER, Docteur Nobert Bertrant BARBE et Ivar Ch'VAVAR.



Francis CARPENTIER.

Francis Carpentier avec qui j'ai commis le délit 'Plats du jour' est un 'drôle' de poète qui écrit sacrément bien sur le blues t à cause de CELA il est en jupes et autres fripes de Blues apparu souvent dans le Dix Vins Blog (cherchez-y vous le trouverez !), c'est aussi un des réguliers fidèles Camarades de Ffwl Lleuw/Aux robes de Rimbaud mais aussi bien d'autres choses encore comme d'excellents haïkus qui minent de rien se moquent non pas du genre mais de la mode.

Bluette

Un poème accroché à un clou                                         Séchait                                                             Il était d'encre fraîche                                             Ses consonnes sonnaient plutôt rêches                             (Le poète n'était pas rasé)                                          Et ses diphtongues                                                  Avaient un vague accent anglais                                   Dans le désordre de son sens                                      Ses rimes perdaient la raison                                        Ses vers n'ayant ni queue ni tête                                    S'emmêlaient quelque peu les pieds                                   Mais les parfums de ses voyelles                                Violette et rose mêlées                                              Caressaient l'oreille                                              Ma belle                                                             Suaves comme tes baisers


Docteur Norbert-Bertrand BARBE.

- Hommage à Victor Jara par le Dr Norbert Bertrand Barbe-
Le Docteur Norbert-Bertrand Barbe est un historien d'art, sémiologue, philosophe, artiste plasticien, philosophe, et poètes français né le 15 août 1968. Membre Honoraire de l'Académie Nicaraguayenne de la Langue. 
En janvier 2009, un hommage lui est rendu par le Centro Nicaragüense de Escritores pour l'ensemble de son œuvre. http://fr.wikipedia.org/wiki/Norbert_Bertrand_Barbe). Écrivain (http://poetassigloveintiuno.blogspot.com/2015/02/norbert-bertrand-barbe-14958-poeta-de.html), artiste plastique (http://wikipedia.orange.fr/wiki/Cat%C3%A9gorie:Artiste_contemporain_fran%C3%A7ais, http://wikipedia.orange.fr/wiki/Cat%C3%A9gorie:Peintre_fran%C3%A7ais_du_XXe_si%C3%A8cle), historien d’art (http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27historiens_de_l%27art_et_de_th%C3%A9oriciens_de_l%27art) et sémiologue (https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:S%C3%A9mioticien, https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:S%C3%A9miologue, http://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliographie_d'esth%C3%A9tique).

Vivant entre deux mondes, le Nicaragua, où il réside, et la France, il est Membre de l'Académie Nicaraguayenne de la Langue depuis 2015 (http://www.anilengua.com/index.php/noticias-de-la-academia-nicaraguense-de-la-lengua/7220-nuevo-miembro-honorario).  

En 2009, le Centre Nicaraguayen d'Écrivains CNE lui décerna un Prix en hommage à l'ensemble de son oeuvre.

Il compte à son actif 17 expositions individuelles.

Ses poèmes ont été publiés dans les revues : Poètes du Nord-Pas de Calais, Flammes Vives, Boxon, La Revue des Resssources, Écrits-Vains, Le chemin d'Arthur/Le moulin des loups (France), Regarts, Traversées (Belgique), Katharsis, La Botella Vacía, Ábaco (Espagne), Hispanic Culture Review (États-Unis), Club de Brian, Café Literario, Al margen.com (Mexique), Zona de Tolerancia (Colombie), Letras Salvajes (Puerto Rico), Arte Poética (Le Salvador), Pluma Libre (Costa Rica), et au Nicaragua: ArteFacto, Estrago, Ojo de Papel, La Tribuna, El Nuevo Diario, La Prensa Literaria, Voces Nocturnas, Papalotl (de laquelle il fut co-fondateur), Gojón (cette dernière qu’il dirige depuis 2005).

En 1995 il reçut le Prix Arts et Lettres de France pour son roman : Pauvre Mister Snow, et pour son essai sur: Le Prisonnier de Patrick MacGoohan: Du Moi à l’Être - Essai d’interprétation objective.  

Il a participé comme poète invité aux Festivals Internationaux de Poésie de San Salvador (2006), La Havanne (2007) et Granada (2005, 2006, 2007).

**********
IN PARTIBUS, 2023

"Comment pourrait-on supporter l'insulte du Créateur, la honte de la foi, sans même parler des dommages temporels! Le fondement premier de tous leurs crimes étant le reniement de la foi!"

(Henry Institoris et Jacques Sprenger,
Malleus Maleficarum)

Troisième planète du système solaire Eurégon, quatre heures du matin. Je me réveillais la tête dans le cul sur la couchette en pierre de ma cellule. Le bruit d'une bouilloire sifflait dans le silence, du côté de la salle de contrôle. Cette foutue taule était gardée jour et nuit par les Bleus. C'étaient des troupes spéciales de l'armée régulière qu'on appelait comme ça à cause de la couleur de leur casque. Le G.I.U.S., Gouvernement Interplanétaire d'Union Ségrégationniste, s'était arrangé pour monter les populations du troisième système solaire les unes contre les autres. Il était en effet encore trop affaibli par ses propres guerres pour supporter la concurrence de l'ancien régime euréguien sur son marché. Alors il s'était arrangé pour y faire entrer des mercenaires déguisés en marchands - une sorte de Cheval de Troie en somme - qui avaient soudoyé les Yakmen, nomades du désert de la sixième planète, afin que ceux-ci entretiennent les vieux conflits de l'ère pré-ptozoïque auxquels plus personne ne pensait, mais distribuez gratuitement des armes pendant cinq ans et vous obtiendrez facilement une guerre civile dans plus de la moitié de la galaxie. D'ici, on entendait tout. On était dans le quartier de haute-sécurité, et des hommes du R.P.I.G., Répression Provocation et Incitation à la Guerre, nous surveillaient jour et nuit. Il n'y avait aucun prisonnier de droit commun, mais l'O.D.C.D.I., Organisation du Détersif Contre la Dépravation Intellectuelle, s'était arrangé pour enfermer ici toutes les personnes soupçonnées d'avoir un comportement déviant. Dehors, les affiches et les pubs télépathiques desservaient dans l'ensemble de la capitale d'anciens messages de la Terre, troisième planète d'un des systèmes solaires de la Voie Lactée. On voyait des familles bizarres, avec des enfants aux cheveux blonds et des parents privés de la langue à l'aisne, des cornes et des tentacules nasaux qui caractérisaient notre race. On aurait dit des simulacres de Vénus de Milo contemporaines. Les doctrines du G.I.U.S. se caractérisaient par un traditionalisme qui confinait à l'archaïsme. Un exemple, plus personne ne savait ce que pouvait signifier le sigle C.O.M.M.U.N.I.S.M.E., et pourtant les agents de l'I.O.R., Information Organisée par la Régression, mettaient encore la population en garde contre ce mouvement, au travers des messages subliminaux que des implants dans le bulbe rachitique envoyaient au cerveau à intervalles réguliers de deux heures quarante trois minutes cinquante secondes et trois microns. C'était un groupe de chercheurs de l'A.I.D.S.PEOPLE, Association d'Intoxication Démocratique pour la Suprématie sur le PEUPLE, l'association caritative de la femme du président de leur pseudo république, qui avait découvert que cet espace de temps était le plus approprié à l'assimilation inconsciente des "messages nécessaires à la constitution d'une société à but unique", comme l'avait écrit le célèbre professeur Sheridan dans son fameux ouvrage Maîtrisez le monde par la méthode douce.

PREMIERE PAGE D’UN CARNET DE PRISON

Printemps 5059. Le 12 février pour être tout à fait exact. Le dôme au-dessus de Very New York ne parvenait pas à arrêter les chauds rayons du soleil, et les ventilateurs géants ne faisaient, comme d'habitude, que brasser l'air chaud qui venait du désert.
Je finissais de me curer le nez, en regardant mon visage mal rasé et hirsute à travers les glaces du plus grand magasin de jouets et de hi-fi de la ville. Toy-Land était à la fois un parc animalier, où se côtoyaient les espèces les plus diverses de la faune aujourd'hui disparue, et, dans ses étages supérieurs, une véritable ville de l'électronique à l'intérieur de la méga-cité. Le parc était un lieu de rencontre pour les homosexuels en même temps que le théâtre de multiples jeux de rôles, dont les plus sanglants étaient retransmis en différé après l'heure du black-out à l'ordi-vision. Le samedi soir, il y avait même un jeu de rôle interactif, dans lequel les ordi-spectateurs pouvaient pourchasser des condamnés à mort volontaires. Evidemment, les ordi-spectateurs avaient sur les condamnés le très net avantage de voir n'importe quel point du terrain de jeu en quadri-dimension, selon l'angle désiré.
Je regardais un cyberordi jouer contre lui-même une partie de lances-rockets. Apparemment nous l'emportions haut la main sur les étrangers. Un crâne dont la mâchoire inférieure se déchaussait au rythme du Requiem de B. Springsteen venait de s'incruster sur leur quartier général, et le sang coulait sous la porte.
Un vigile, qui devait se dire que je faisais mauvais effet devant la vitrine géante, s'approcha de moi, mais je détalais avant qu'il ne m'alpaguât. Je venais d'être mis à la porte de Cyber Info Corp. il y avait juste deux semaines, et comme j'avais dû payer la taxe sur les fenêtres ouvertes, puis celle sur l'ambianceur d'air, puis celle sur le parking souterrain - je n'avais pas mon permis, mais comme chaque membre de la communauté était censé avoir droit à un véhicule (soi-disant pour relancer l'économie du pays), j'étais dû payer l'impôt sur le parking qui m'avait été allouer d'office -, sans compter la visite annuelle obligatoire chez le médecin, je préférais ne pas trop me faire remarquer. J'étais sur la pente descendante et je le voyais bien. Si ça continuait comme ça, je ne me donnais même pas encore deux autres semaines avant de me retrouver à la rue.
L'hiver avait été doux, comme toujours, et les longues soirées en amoureux avec ma fiancée passées entre le restaurant, le cinéma et la discothèque ne m'avaient pas permis d'économiser pour le mariage, comme je l'aurais voulu. D'ailleurs, je sentais bien depuis quelques temps que Jenny m'en voulais. Elle croyait que c'était ma faute si j'avais été fichu à la porte. Elle n'avait pas l'air de se rendre compte qu'avec la nouvelle politique du gouvernement...
Un nécessiteux venait de me bousculer. Je le repoussais et continuais mon chemin, en vérifiant dans ma poche qu'il ne m'ait rien volé. Je faillis buter contre un autre, allongé de tout son long en travers du trottoir. C'est là que je m'aperçus que je m'étais trompé, et au lieu de tourner à droite à l'angle de la 55ème et de Grant Street, je me retrouvais maintenant en plein milieu de Sherry Bario, l'ancien quartier mexicain, devenu maintenant le repaire de tous les pouilleux de la ville.
Pour la première fois de ma vie peut-être, je pris garde qu'au contraire de ce que je croyais, la plupart des sans logis qui traînaient ici, jusque sous les fenêtres de l'ancien commissariat désaffecté depuis l'incendie du fameux Vendredi Noir qui ravagea les quartiers pauvres le 26 décembre 3033, étaient des WASP. La plupart d'entre eux devaient d'ailleurs avoir la centaine, comme moi.
La panique qui m'avait gagné en m'apercevant que j'étais dans le barrio maudit comme on l'appelait dans les beaux quartiers, laissa soudain la place à une profonde lassitude. Peut-être était-ce de m'apercevoir que personne dans cette indescriptible multitude ne semblait prêter attention à moi et que pour eux, je faisais déjà, en quelque sorte, partie de leur décor. Je n'avais jamais pensé qu'un jour j'en arriverai là. La sueur poissait ma chemise au col sale et, en baissant les yeux, je m'aperçus que mon pantalon et mes chaussures ne valaient guère mieux.

OUI ! Le travail ENORME de Norbert-Bertrand Barbe touche des champs aussi divers que les arts plastiques, le cinéma, la poésie, le roman et la nouvelle, ainsi que l'histoire de l'art, l'analyse littéraire, philosophique, filmique, mythologique ou publicitaire. J'avoue que lorsque j'ai été contacté en 2016/2017, j'ai cru que c'était une plaisanterie Ivar Ch'Vavarienne. 

'WARF'- Photo-montage du Dr Norbert Bertrand BARBE -
Ivar Ch'VAVAR.

Ivar Ch'VAVAR et son OEUVRE est l'un des très rares Poètes vivants français de la plus HAUTE IMPORTANCE et je vous invite à le (re)découvrir via articles et chroniques que lui a déjà consacré, cherchez vous trouverez et c'est d'ailleurs de la sorte que je l'ai découvert en 1995 depuis... FIDELE & CAMARADE !

vendredi 5 avril 2019

Ffwl Lleuw n°16 - Delphine Liliale BORDE, Evelyne CHARASSE et CELOU Bnk.



Delphine-Liliane BORDE

C'est mon Camarade Didier Trumeau qui a mis Delphine Liliale BORDE de Vierzon en relation avec Ffwl Lleuw/Aux robes de Rimbaud, une amie à lui, afin qu'elle apporte sa contribution au n°16 réalisé pour l'association Coccinelle, la petite Nausicaa et sa mère Julie Ladret.

Venant du monde de la poésie, où elle a déjà été primée et est très souvent publiée (Les Chemins de traverse), Delphine Liliane Borde a écrit nous un premier roman, qui relate tant son amour pour les animaux que sa colère contre l'injustice. Cette histoire et ses personnages, purement fictifs, ne sont en fait pas si éloignés de la vérité.


L'étincelle

Que n'aurais-je cru en Amour
                 Si je l'avais vu !
Un baiser donné, un regard échangé, une main tendue
Que n'aurais-je vu de la Lumière,
       Si je ne l'avais senti !
       Un soleil brûlé, un éclair partagé, où un mirage transcrit.
Que n'aurais-je aimé la clarté,
       Si je n'avais appris ?

Appris qu'un baiser tendre pouvait se donner au cœur d'une journée et la rendre belle.
Appris qu'un regard doux et sincère pouvait s'échanger face à un sourire timide et le rendre fort.
Appris qu'une main rassurante pouvait porter secours dans toutes difficultés
Appris que le plus beau soleil pouvait renaître de son combat
Appris que l'éclair de la passion pouvait se partager et se multiplier
Appris qu'un seul mirage d'Amour et de Lumière pouvait se transcrire en 1000 combinaisons
Que n'aurais-je appris l'étincelle
           Si je t'avais rencontré
       



Evelyne CHARASSE Bleue la renarde

Evelyne Charasse Bleue La Renarde vit proche de La Rochelle et elle participe à l'aventure de Flwl Lleuw / Aux robes de Rimbaud depuis le commencement, c'est en dire en 2015 avec Le moulin des Loups. Elle excelle dans ce qu'elle nomme la micro-poésie et a même été lauréate  en 19... d'un concours pour la ratp de la ville de Paris et vu l'un de ses poèmes affichés dans les couloirs du métro et sur les bus de la ville de Paris. Elle a aussi écrit plusieurs livres pour enfants, avec illustratrice Camille Carreau, et a été publiée dans deux anthologies.


Soudain
L'air
N'est qu'un chant
Soudain
C'est le printemps

*****

Dans
La bourrasque
Bleue
Du temps
Je marche...
Vers toi


*****


Les pierres
N'ont pas d'âge
Pas d'anniversaire
Le temps
Leur appartient

http://bleue-la-renarde.over-blog.com/2019/03/grain-de-sable.html?fbclid=IwAR08xOnYrNjhrD-3P3sBAG2HnNMy_V4t3n-XqZgiBO650o7RDsWcoN-bNHc


CELOU Bnk

CELOU Bnk vit à Fés au Maroc, elle a rejoins tout récemment la dynamique du Ffwl-Lleuw pour apporter sa contribution au n°16 d'Aux robes de Rimbaud. Elle est réalise des photos remarquable du désert et de bien d'autres choses encore pour parfois y 'poser' des espèces d'haïkus qui spirituellement s'élève bien plus haut que cette mode 'haïkuresquement' ridicule qui sévit depuis quelques temps sévèrement chez les auto-proclamés "Poètes"... du dimanche. 



L'oued
Collier d'or tressé d'argent
S'élance dans la gorge
Saphir serti de pierres.