'L’enfance
est le je de la poésie' – Christian-Edziré Déquesnes, 19.09.2019.
À celui qui
Fleurit / Mais, rugissent les barreaux de son taudis / Écrit sans sa tête /
Procrastine comme un enfant / Dénué du
bon sens Commun en suspension / Point ordinaire / Élève plus haut /Du rien / À bras perdus / À corps tendu
Celui qui / Enlumine / Immacule ses
pensées Extrapole la colle des vocables /
D'amour pauvre Surplie / Décroise les serpes des dix vignes / Celui qui
/ Académise les yakas gantés / Dans les
cages à faucon / Caresse les courbes claires de l'obscure conjugaison Héroïse
la rouille de l'eau / Glaise la ferraille / Dont l'herse postée trace le chemin
sorti du voyageur / Celui qui Scié au
correcteur s'obstine / S'escrime / À la pointe de son île lettrée de rouge /
Calligraphie le son de son ciel / Muselle les agnotologues de son temps / Muse
les ça / Dément le délustre / Freud / Celui qui
/ Saouler d'allitérations / Sachant semer ses sensations sublimes en
rimes / Sait faconder le verbe haut des silences / Enfanter les brumes / Délier
les gestes délicats Lui, l'affable affabulateur de la phonétique / Or ne ment
la gageure des langues babelées sur son papier. / Celui qui agonise de ciment /
Extatique croix / Arrache l'anse des êtres / Un fils de l'ère / Se laisse
survoler par l'âge / Par lui, avec lui et en lui / J'anagoge mon âme par
lévitation des mots inconstants
Julie Ladret -2017.
J’ai écrit la petite histoire de ce poème Un
jour, j'ai rencontré un poète dans mon premier et mon dernier cercle disparu
depuis. Ce monsieur publié, m'assurait que la vraie poésie est pieds, rimes et
grammaire impeccablement habillée. Il se moquait de la liberté des vers
fainéants. J'étais d'accord à condition que cela serve la poésie et non
l'inverse. Parfois s'affranchir des règles lui sied bien mieux. Mais je
bourgeonnais, je balbutiais en ce temps là, alors j'ai fui puisque, malgré ma
bonne volonté, je n'arrivais pas à me plier. Comme en danse, je n'entends rien
aux lignes et aux enchainements, je n'apprends que les pas qui serviront ma
danse. J'ai pleuré souvent de cette incapacité Mais, depuis, je me dis que si
je conjugue bien les noms et joue de l'intonation des mots, je peux moi aussi
voyager en poésie. La conjugaison poétique sauve souvent celui qui n'arrive pas
a imprimer les règles en papier glacé. Et cela donne à peu près ceci :
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