samedi 9 avril 2022

Christian-Edziré Déquesnes, entretien-partie 2 avec Claudia Félicia pour la revue-zine W.T.D Revival/Walkin' The Dog-le retour. - Illustration Musicale : "Dowm In The Sewer" (John Peel Session) de/par The Stranglers.


- Sur quelles fondations artistiques, philosophiques, politiques, construis-tu ton musée intérieur, imaginaire ?

- Ma réponse, du moins au début, vas certainement paraître singulière. Mes premiers livres, livres de jeunesse, c'est L'Iliade & L'Odyssée d'Homère, Les Chevaliers de La table ronde et Contes et légendes des indiens d'Amérique du Nord, un fort bel ouvrage illustré, le point commun de ces 3 livres c'est les mythes en littérature. J'étais gamin et ces histoires, personnages, de ces mythologies me fascinaient & me fascinent toujours puis il est vrai que mon imaginaire, musée intérieur, je reprends ton expression car elle me plait beaucoup, c'est échaffaudé à partir de cela.

Philosophiquement/politiquement, à la fin des années 70's, de par ma découverte musicale de The Stranglers, j'ai été "secoué" avec le mouvement punk ; d'ailleurs au-delà d'une étiquette que la presse collait aux Stranglers, ce groupe britannique n'était véritablement pas punk car d'entrée de jeu dans le cirque du punk, ils étaient décalés, baroque et cela m'a accroché de suite puis permis d'accepter le mouvement punk qu'au premier abord je ne voyais pas d'un bon oeil, bien que j'étais déjà à fond de fond dans Lou Reed & The Velvet Underground. 

Ce qui me plait dans le mouvement punk ce n'est pas le côté destroy et no future qui est négatif, mais c'est la dimension "Do It Yourself/Fais le par toi même" qui est elle positive. Puis il y a tout l'esprit situationniste de la sédition qui me sied, d'être une espéce de franc tireur de la culture, être ou pas dans la contre culture n'importe peu mais vivre la culture & bricoler artistiquement en étant en sédition cela me plait, puis plus j'avance, plus je me sens proche du situationnisme de Guy Debord dont j'ai vraiment compris l'importance seulement un peu avant les années 2000 à la lecture de Lipstick Traces, une histoire secrète du XXiéme siécle de Greil Marcus.

Pouvoir créer en étant le plus indépendant possible et ne pas être soumis, prisonnier à des régles sommes toutes trés mercantiles de La société du spectacle pour reprendre l'expression de Guy Debord, c'est en quelque sorte ma posture politique et philosophique mais je précise que je ne suis pas un anarchiste bien que d'aucune organisation politique, ni adhérent à aucun dogme religieux.

Mon musée intérieur, c'est vraiment une belle expression, c'est des mythes. Je pense, aussi, que l'Humanité à besoin de mythes ; les mythes ce n'est pas de la religion, c'est de la poésie, c'est la réalité sublimée. Bref, là, j'espère que je me fais comprendre.

- Tu présentes une telle multiplicité de toi au travers de tes créations, dans des domaines artistiques que tu vas nous présenter, que j'ai envie de te demander si cela représente une tentative de te perdre, te trouver ou renaître à chaque fois. Que penses-tu du terme "touche à tout" ? Et le fait de ne pas te cantonner dans un seul domaine artistique correspond-il au refus de n'appartenir à aucune catégorie ?

- "Touche à tout", oui, dans la mesure ou pour découvrir réellement les choses que j'ai à coeur de comprendre, j'ai besoin de les expérimenter afin de les appréhender de manière empirique, frontale et directe ; alors j'ai écris, réalisé seul ou en groupe des fanzines, écouter et fait de la musique, j'ai bricolé des collages, composé des chansons et des poémes, j'ai fait de la radio libre et des interviews d'artistes que j'apprécie. Tout cela non pas pour me perdre, ni me trouver, me retrouver, je pense que oui car j'ai failli enfants mourir par deux fois.

Oui, je n'appartiens à aucune catégorie, enfin j'essaye, j'essaye de cultiver cette liberté, cette ouverture de mon esprit le plus largement possible que je vois en la vivant comme une élévation spirituelle de par la/les culture(s), pratiques culturelles et artistiques, puis enfin exprimer que je ne fais pas tout cela pour l'argent, ni la gloriole, absolument pas car l'argent dans les arts et la culture c'est un piége terrible pour la liberté de la création.

À suivre...

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