Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Pourquoi Victor Hugo a été contraint à l'exile ? Deux questions qui convient-il de formuler par les temps qui courent haut et fort ! Non ? Et la réponse n'est-elle pas parce que ces personnalités érudites et éclairées, en leurs temps, quand le peuple de France se mobilise pour sauver la République que l'ont est en train d'étrangler, ces élites qui pensent, se positionnent, s'engagent clairement et le signifient haut et fort aux côtés du peuple par humanisme pour la Fraternité, l'Egalité et Solidarité, la Paix aussi ! Hors aujourd'hui, dans l'expression de ce mal et le climat pré-insurrectionnel qui secoue la nation française, aucune personnalité n'émerge des élites pour venir épauler la révolte populaire et si certains prennent la parole ça demeure généralement d'une telle manière "dé-pensée" que le résultat est juste d'accentuer encore un peu plus ce que je nomme le processus d'amplification des ampleurs des aggravations.
L'ouvrage, paru en 2014, Chants de la Commune suivi de : Jean Jaurès / Poèmes en prose, nous apporte dans cette première partie du livre, qu'il y a bien un vide de la pensée dans les vents du mouvements du phénomène des Gilets Jaunes puisqu'à ce jour encore aucune chanson, mais il me semble vraiment aucune, n'a encore émergé, la France serait donc en pénurie de pensée et de penseurs, de poètes et de d'écrivains telle qu'elle n'aurait plus d'élites, d'artistes de la hauteur de Jean-Baptiste Clément (Le Temps des cerises-1867, La Semaine Sanglante-1871), Emile Deureux (Paris pour un beefsteak-1870), Eugène Pottier (Dis, quand reviendra t'elle ?-1870, Le 31 octobre-1870, L'Internationale-1871.) ou encore Louise Michel (La Danse des bombes-1871) pour exprimer en nobles et vraies chansons populaires ce que tout un peuple démunie et modeste endure et contre quoi il essaye de se débattre... visiblement en 2018, en France, RIEN ! Les artistes et les chanteurs-auteurs-interprètes engagés sont bel et bien dégagés derrières les oreilles et culturellement, voir contre-culturellement, bien "politiquement" correcte. Non ? Mais peut-être que j'ai mal observé et pas entendu alors j'attends que l'on m'indique le contraire. Les grandes chansons populaires appartiennent toujours à la mémoire populaire alors aurions nous perdu la mémoire ?
La seconde partie de l'ouvrage nous propose de par 16 poèmes en prose d'une rare simplicité mais limpidité d'exception, de découvrir deux aspects fort méconnus de Jean Jaurès, sa dimension contemplative de l'univers et la spiritualité qui anime son âme et qui sont le limon de son humanisme et engagement politique.
Un livre a (re)découvrir donc ! Et paru chez Z4 Editions.
CITATIONS & POEMES EN PROSES-2014. En fait ce petit recueil ne fait que reprendre les 16 Poèmes en prose de Jean Jaurès mais ils sont complétés en introduction de 5 pages de citations, soit 25 au total dont certaines me paraissent d'être d'un actualité cruciale : Tout ce que la France fera dans le monde pour organiser juridiquement la paix et la fonder immuablement, sur l'arbitrage et le droit, ajoutera à sa puissance défensive. Tout ce que la France ajoutera à sa puissance défensive accroîtra les chances de paix. Extrait : L'armée nouvelle, 1 -1910. Une perpétuelle évolution est une perpétuelle création. Extrait : Discours à la jeunesse - Albi, le 30 juillet 1903.
Paru chez Z4 éditions.
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Sinon relire Les Misérables de Victor Hugo !
CATASTROPHES éclats de poésie contemporaine sous la direction de Pierre Vinclair est une jeune revue en ligne qui est apparue en octobre 2017 mais qui se démarque des autres par bien des points et notamment comme il est écrit dans le préambule du premier numéro papier-livre, de par [...] les principaux sites internets consacrés à la poésie (comme Poezibao, Sitaudis ou Décharge) s'intéressent davantage aux livres publiés et ne se constituent eux-mêmes que marginalement comme lieux de création [...] Une publication en ligne a bien des avantages, en premiers lieu desquels, évidents, sa gratuité et son ubiquité. [...] Mais elle a aussi des désavantages : la lecture y demeure moins confortable que sur le papier, particulièrement lorsque les textes sont longs. Or, les textes que nous publions en feuilletons ont aussi vocation à être lus achevés, comme des œuvres choses sur elles-mêmes. Ce dernier point avait chez moi provoqué quelques frustrations et j'étais passé notamment à côté de l'ampleur et de la profondeur du Travail du Poème, je reprend ici l'expression à Ivar Ch'Vavar, de Madeleine Lee, Pierre Vinclair et Serge Airoldi. Dans ce premier numéro, on y (re)trouve Ivar Ch'Vavar affublé d'un complice Pierre Lenchepé pour Ajustement, une douzaine de pages qui viennent, justement d'ailleurs, comme un complément à TRAVAIL DU POEME paru en 2011 aux Editions du Vanneaux. Egalement y figure dans un travail à quatre mains Accents Fantômes de Julia Lepère & Fanny Garin qui animent, animaient car la revue en ligne existe-t-elle toujours ? l'iconoclaste TERRITOIRE SAURIEN - attention crocos et que dont j'ai toujours défendu bec et ongles la drolatique jeunesse créatrice de Le moulin des Loups à Ffwl Lleuw.
Mais pour conclure, à mon sens, il est essentiel de ne pas omettre signaler le propos de Pierre Vinclair en page 13 : CATASTROPHES est née de deux constats, et d'une envie. Premier constat : la poésie contemporaine a tendance à l'écartèlement, entre un parti de la profondeur (qui offre des visions) et un parti de la violence (qui tourmente la langue). Les deux côtoient difficilement ; la profondeur se dit lyrique, la violence expérimentale. Deuxième constat : les plus grandes œuvres furent celles qui réussirent l'exploit d'unir ces instincts opposés, de déchiqueter la langue qu'ils avaient reçue mais dans de puissantes oraisons [...] Deux constats, disais-je, une envie : chacun des textes de cette première partie peut être lu, à sa façon, comme commandé par un puissant désir de tout recommencer. En les lisant, on a le sentiment d'assister à la naissance de la parole, et corréltivement, du monde dont elle pose les objets les uns après les autres, vers après vers, phrase après phrase. Comme si tout était à construire, de nouveau. Mine de rien ce qu'avec un déconcertante simplicité Pierre Vinclair a écrit, là, et que vous venez de lire, est extrêmement important ! surtout que CELA nous vient de la jeunesse, puis qu'ils n'en sont qu'au balbutiement et dans ce sens de cette vraie pensée exprimée par Jean Jaurès : Une perpétuelle évolution est une perpétuelle création. Extrait : Discours à la jeunesse.
CATASTROPHE est paru aux éditions Le corridor bleu : www.lecorridorbleu.fr