vendredi 7 décembre 2018

BACON LE CANNIBALE de Perrine Le Querrec


ECRIRE COMME FRANCIS BACON PEIGNAIT
- VERSION 2 -
 À Perrine le Querrec



Je recycle un texte de 1999 pour célébrer le BACON LE CANNIBALE de Perrine le Querrec. C'est-elle fiée  à la présence, cette présence d'un chaos très enfoui mais à agencer ? À agencer, à organiser et elle a agencé, elle a organisé Perrine le Querrec puis jusqu'aux conséquences nécessaires de l'impondérable. J'escompte que son intuition, sa libido lui ont fait accepter d'imprimer ce qui est nécessaire pour son BACON LE CANNIBALE, car elle ne peut pas détruire ce qui est publié. Visiblement qu'elle a pressenti le devoir de nécessité d'accepter  les aléas, les aspérités fortuites de cette destinée qui sont les composants qui font son hommage à Francis Bacon ; des composants qui sont ses ustensiles, bien à elle ! les plus justes, captivants, productifs à la disposition d'une création véritablement contemporaine qui ne calcule pas le beau ou le laid mais offre une création fidèle, aussi en corps véritablement, fidèle à nos existences. CELA n'a rien à voir avec de la théorie surréaliste qui consiste à composer avec une matière préexistante, encore moins avec tous ces poètes, romanciers vendus dans les supermarchés et autres max-librairies qui, ne nous méprenons pas ! Et même si ça passe par la filière petite maison d'éditions ! finalement écrivent pour une raison alimentaire puis bien souvent de pure autosatisfaction personnelle. Pour moi, l'objet écrit n'est pas déjà pré-fabriqué, il faut le créer véritablement de toutes pièces dans la vie et c'est ce que réussi, avec BACON LE CANNIBALE, Perrine le Querrec. Extraire aux creux de la vie, une dimension purement romantique en somme mais où la question n'est plus JE mais NOUS alors j'ose écrire qu'il s'agit de surromantisme ! Puis NOUS y voilà, enfin, avec Bacon Cannibale écrit par Perrine le Querrec. NOUS avons tant perdu le rapport direct aux choses en général, aux textes en particulier. NOUS parlons, écrivons, lisons de manière si convenue et réfléchie, si universitaire, si bourgeoise en somme. On se manifeste de moins en moins spontanément avec le Travail de la matière du vocabulaire, du verbe, de la langue. On se manifeste de plus en plus rarement avec les mots de manière frontale. Les objets écrits tellement pensés deviennent de la dé-pensée et n'offrent aucun ébranlement ayant une épaisseur authentique mémorable, ne provoquant pas de choc frontal et direct, ne laissant pas de traces toutes à fait visibles "comme de la bave d' escargot" l'a autrement signifié Francis Bacon. Sinon, c'est juste pareil a du sperme qui gicle sur une paroi. Il faut que CELA soit une réalisation qui ait plus d'ardeur que le sperme qui glisse sur une paroi. L'ardeur de la bave d'escargot qui en bave pour avancer c'est tout de même autre chose. Il faut gicler au delà des parois ! Et, là ! CELA gicle ! avec BACON LE CANNIBALE de Perrine le Querrec. Dans ces giclements alors les conséquences et le développement sont donc pas surréalistes mais bien et juste réels, je l'écris à nouveau surromantiques car NOUS sommes tous concernés puisque c'est véritablement mémorable à tous, plus amples, épanouis, fidèles à nos chairs. CELA provoque comme une application de la vérification dans notre psyché collective, du besoin individuel vital de perturber le cycle sacro-saint des certitudes collectives et sociales. CELA mue, enrichit notre atmosphère que ce Travail de BACON LE CANNIBALE. Une grande part de ce que l'on NOUS montre aujourd'hui du doigts comme de 'l'art', notre vision le traverse de manière inerte ; pour 'l'âme' c'est peut-être charmant ou joli, branché ou intellectuel mais CELA n'offre pas à la transformer, 'l'âme' ! Plus exactement à la faire renaître,  'l'âme' ! Il y a trop peu d'éléments dans tout ce que l'on crée de nos jours qui engendrent des ébranlements. Toute production artistique est généralement négociée puis agencée pour la consommation d'un 'grand public' ou d'une élite restreinte d'initiés. Tout est calibré, banalisé et même si "ils" s'en défendent. Alors afin de donner à survivre à l'écriture véritable, de nos chairs il NOUS faut extraire les lettres et les mots de la nuit ; c'est de CELA qu'il s'agit et c'est une grande réussite, avec BACON LE CANNIBALE de Perrine le Querrec écrit comme Francis Bacon peignait.

Le 08.12.2018 d'après une version du 27.12.1998,
publié en 1999 à la Station Underground d'Emerveillement Littéraire
dans LES LETTRES DE LA NUIT de Christian-Edziré Déquesnes

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